L’immigration

Nouveau format court sur un sujet polémique : l’immigration. Je souhaite avant tout montrer que ce n’est pas qu’une affaire de migrants Syriens, que les raisons, les origines et les attentes sont multiples. On immigre pas de la même façon selon qu’on est né au Vietnam ou en Italie, orphelin dans un pays en guerre ou enfant gâté du monde développé. Car oui, il n’y a pas que les pauvres qui vont chercher leur bonheur ailleurs.

Définition

Immigré, migrant, expatrié

Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géographique d’un immigré.

Réfugié

Le terme de réfugié s’applique à toute personne craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels évènements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner.

Et les touristes ?

Après tout, les touristes aussi sont des étrangers présents sur le sol Français. Cependant, à la différence des immigrés et des réfugiés, les touristes 1/ ont une date de départ, 2/ n’ont pas à s’intégrer durablement à la société hôte.

Quitter son pays, partir refaire sa vie ailleurs

Pour vivre mieux

Certains immigrés cherchent à fuir la misère de leur pays d’origine, d’autres recherchent un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle et enfin d’autres veulent tout simplement un meilleur climat. C’est ainsi que l’Australie voit venir s’installer beaucoup de membres des classes moyennes salariées de pays en voie de développement (Chine, Inde, Vietnam, Philippines, Malaisie…), mais également des ressortissants de pays riches (Angleterre, Nouvelle-Zélande, Italie, Écosse, Allemagne…).

Pour ce qui est de la France, son immigration est constituée d’Européens (34%), de Maghrébins (30%), d’Asiatiques (14%) et de gens d’Afrique subsaharienne (11%). Les 11% restants se partagent entre Américains et Océaniens.

Pour vivre ensemble

Internet, les réseaux sociaux, les programmes étudiants tels qu’Erasmus, la démocratisation du voyage en avion ainsi que la globalisation de la culture font que des histoires d’amour se créent entre personnes vivant dans des pays différents, parfois très éloignés. Il faut alors décider si oui ou non la force des sentiments peut venir à bout de la distance et qu’un des deux se déplace et s’expatrie.

Pour raisons professionnelles

Il est courant que de grands groupes opérant à l’échelle internationale envoient vivre à l’étranger certains de leurs employés afin de faciliter la coordination avec les équipes locales composées de gens du cru.

Pour fuir une guerre

C’est par exemple la raison pour laquelle on trouve des immigrés du Timor Oriental en Australie, des Syriens à Calais et des Vietnamiens dans le 13ème.

Par curiosité ou besoin de changement

Il arrive que traversant une crise existentielle ou étant en proie à l’ennui des gens décident de partir voir ailleurs, de prendre un congé pour aller gravir l’Everest, vivre nus dans la jungle ou tenter une startup en Thaïlande.

Pour étudier

Ces 30 dernières années, 3.3 millions d’étudiants ont pris part au programme Erasmus. Parmi eux, plus de 600000 Français ont pu goûter aux joies combinées de la jeunesse, des études et du voyage.

En 2017, les USA ont accueilli 350000 étudiants chinois, 186000 étudiants indiens, 58000 sud-coréens, 52000 étudiants d’arabie saoudite, 27000 canadiens et encore beaucoup d’étudiants d’autres nationalités variées :

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L’Australie n’est pas en reste avec pas moins de 624000 étudiants étrangers en 2017, majoritairement chinois :

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Conditions d’entrée, visas, naturalisation

Venir légalement…ou pas

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Parmi les six millions d’immigrés présents dans l’Hexagone (soit 9% de sa population totale), deux millions viennent d’Europe, 2,3 millions sont originaires d’Afrique (43,8 % du total), 860 000 proviennent d’Asie (14,5 % du total) et enfin, 1,7 million de personnes arrivent de pays riches (USA, Japon, Canada).

Sur 215 000 titres de long séjour décernés en 2015, presque la moitié l’ont été à des ressortissants de dix nationalités. Tunisie, Maroc et Algérie représentent à eux seuls presque un tiers des pays d’origine des demandeurs : il s’agit pour l’essentiel de familles de personnes vivant déjà en France ou de jeunes étudiants. 15 000 visas ont été attribués à des ressortissants chinois, dont les deux tiers à des étudiants. On notera que les Etats-Unis figurent en cinquième position, avec 7 000 visas. Les titres de séjour de longue durée comprennent l’ensemble des visas d’au moins un an, ils ne signifient pas nécessairement que les personnes vont s’installer durablement, notamment pour les étudiants.

Depuis la loi du 24 août 1993 relative à la maîtrise de l’immigration et aux conditions d’entrée, d’accueil et de séjour des étrangers en France, aucun titre de séjour n’est susceptible d’être délivré aux étrangers en situation de polygamie identifiée.

Rester, travailler

L’étranger qui entre en France pour occuper un emploi salarié doit détenir une autorisation de travail. À défaut, il ne peut pas être embauché. L’autorisation de travail peut prendre la forme soit d’un visa (ou d’un titre de séjour), soit d’un document distinct du document de séjour. Des sanctions sont prévues en cas d’emploi d’un travailleur illégal.

L’étranger qui n’est pas titulaire d’un visa peut recevoir une autorisation provisoire de travail (APT) renouvelable d’une durée maximum de 12 mois. Cette autorisation est remise au travailleur qui doit exercer, chez un employeur déterminé, une activité temporaire. Elle concerne généralement l’étranger titulaire :

  • d’une autorisation provisoire de séjour (par exemple, cas de certains demandeurs d’asile),
  • ou qui travaille en France mais n’y réside pas (frontalier notamment).

Recevoir des aides, payer des impôts

Santé

Tout immigré est affilié à la couverture maladie universelle (CMU) dès qu’il se fait connaître de l’administration. Une fois un emploi trouvé, il lui est possible de se faire rattacher au régime de base des salariés. Les réfugiés quant à eux se voient remettre une Carte Vitale une fois leur statut reconnu.

Logement, aides sociales

Les réfugiés peuvent bénéficier du revenu de solidarité active (RSA), des allocations familiales, de l’allocation logement, de l’allocation parent isolé, de la prestation d’accueil du jeune enfant ou encore de l’allocation versée aux adultes handicapés. Notons toutefois que le RSA n’est accordé qu’au bout de cinq années passées en France.

Devenir Français

Les méthodes d’acquisition de la nationalité Française sont étonnamment variées : à la naissance, à la majorité, au travers d’un mariage, via sa descendance (des parents non-Français ayant des enfants Français peuvent obtenir leur naturalisation), via ses frères et sœurs, il n’y a pour ainsi dire que l’embarras du choix.

Statistiques

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Si l’immigration est souvent associée à des images de noirs ou d’arabes envahissant nos villes, la réalité est nettement différente. L’immigration en provenance d’Afrique représente moins de la moitié (43,8%) de la masse annuelle totale d’immigrés. La France accueille beaucoup d’européens (36,2%) et d’asiatiques (14,5%).

Faut-il stopper l’immigration ?

Comme cet article le montre, la question est mal posée ; trop générique, elle ne tient pas compte de la diversité des modes d’immigration et ne permettra vraisemblablement pas de trouver une réponse équitable pour tous.

Il vaut mieux se demander de quelle immigration nous voulons, tâcher de déterminer qui contribuera positivement à la vie de la France et qui est au contraire susceptible de nous nuire. En somme, il faut se décider à ouvertement gérer l’immigration, établir sans ambiguïté les profils qui nous intéressent et organiser leur accueil dans les meilleures conditions possibles. Aussi, laisser entrer des gens sur notre territoire, puis les laisser livrés à eux-même n’est pas optimal. Les moyens techniques permettant un suivi des nouveaux arrivants à peu de frais existent, utilisons-les.

Faut-il ré-émigrer les indésirables ?

S’il pourrait être intéressant d’expatrier un certain nombre d’immigrés ayant tourné criminels afin de donner le La, il me paraît bien plus efficace de procéder à un filtrage à l’entrée ainsi qu’à un suivi des nouveaux arrivants.

Comme on le dit, mieux vaut prévenir que guérir, ne pas laisser au mal l’occasion de s’installer. Nous sommes en droit de décider qui entre et qui reste dehors ; la France est notre nation, nous ne devons pas avoir de scrupules à dire non.

Je le répète, le secret du succès en matière d’immigration tient en deux choses : une sélection à l’entrée, puis un suivi sur le moyen terme.